Mag N°0 janvier 2016


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<div class="span8"><strong><em>Cette semaine Lyonresto a rencontr&eacute; Christophe Roure, l'occasion pour lui de revenir sur sa premi&egrave;re ann&eacute;e &agrave; Lyon. Arriv&eacute; en mai 2014 dans le quartier des Brotteaux, son restaurant Le Neuvi&egrave;me Art affiche souvent complet.<br /><br /> Originaire du Puy de D&ocirc;me, il commence son apprentissage apr&egrave;s la 5&egrave;me, au restaurant La Poularde, &agrave; Montrond-les-bains. Il obtiendra trois CAP : p&acirc;tisserie, cuisine et charcutier. Il travaille ensuite aux c&ocirc;t&eacute;s des plus grands comme Paul Bocuse, Pierre Gagnaire ou R&eacute;gis Marcon qui lui a donn&eacute; le go&ucirc;t de la nature.<br /> Puis c'est la rencontre avec Nati, sa femme. Ensemble ils d&eacute;cident d'ouvrir leur premier restaurant &agrave; Saint-Jus-Saint-Rambert. C'est une belle histoire qui commence : une premi&egrave;re &eacute;toile en 2004, le dipl&ocirc;me de Meilleur Ouvrier de France en 2007, une deuxi&egrave;me &eacute;toile en 2008. En 2013, il sort son livre de recettes intitul&eacute; "Le Neuvi&egrave;me Art" aux &eacute;ditions De Bor&eacute;e. Dans la pr&eacute;face, Pierre Troisgros dit de lui qu'il est un cuisinier dans l'air du temps qui "s&eacute;lectionne avec rigueur les produits, herbes, &eacute;pices, tel un sorcier. Il utilise avec intelligence et brio tout ce que lui propose le mat&eacute;riel culinaire actuel". </em></strong> <br /><br /><br />
<div style="text-align: center;"><img class="image" src="https://mag.lyonresto.com/photo/image_article/newsletter/4855/photos/4855.jpg" alt="" /></div>
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<div class="h7"><strong> Quel est le bilan de cette premi&egrave;re ann&eacute;e pass&eacute;e &agrave; Lyon ?</strong></div>
<br /> Le bilan de la premi&egrave;re ann&eacute;e est tr&egrave;s bon, nous sommes m&ecirc;me satisfaits au-del&agrave; de nos esp&eacute;rances. En terme de fr&eacute;quentation, c'est excellent et on a aussi pu r&eacute;cup&eacute;rer nos deux &eacute;toiles d&egrave;s la premi&egrave;re ann&eacute;e. C'&eacute;tait vraiment l'objectif &agrave; atteindre. Parfait ! (rires) <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Pouvez vous d&eacute;finir la client&egrave;le lyonnaise en trois mots? </strong></div>
<br /> Une client&egrave;le connaisseuse, ouverte et qui aime sortir. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> On a tendance &agrave; dire que les lyonnais sont attach&eacute;s &agrave; la cuisine traditionnelle, &ecirc;tes-vous de ce point de vue ? </strong></div>
<br /> Non, c'est une question de g&eacute;n&eacute;ration. Les gens qui sortent ont l'habitude et ont cette ouverture d'esprit. Ma cuisine a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s bien accueillie &agrave; Lyon. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Pourquoi avoir choisit Lyon et non pas Paris par exemple ?</strong></div>
<br /> Lyon est une ville qui me plaisait, notamment gr&acirc;ce &agrave; "ses proportions". <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Comment d&eacute;finiriez-vous simplement votre cuisine ?</strong></div>
<br /> Une cuisine de cr&eacute;ation et tr&egrave;s personnelle tout en respectant les codes classiques. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> La d&eacute;coration du restaurant est atypique. Tr&egrave;s diff&eacute;rente de celle des autres restaurants &eacute;toil&eacute;s, notamment l'absence de nappes. Pourquoi?</strong></div>
<br /> C'est une vraie volont&eacute; de ne pas avoir de nappes. Je voulais r&eacute;ussir &agrave; faire &eacute;l&eacute;gant, sans. Nous avons &eacute;pur&eacute; au maximum. Quand le client arrive, il n'y a pas de verres &agrave; vin, de couverts ou d'assiettes de pr&eacute;sentation. Je voulais suivre une certaine logique. Traditionnellement, lorsque le client s'installe, la table est mise mais on enl&egrave;ve tout. Je trouve que le fait de d&eacute;barrasser au lieu de mettre manque de sens. L&agrave;, on fait des gestes utiles, on apporte au fur et &agrave; mesure. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Si vous &eacute;tiez client au Neuvi&egrave;me Art, que commanderiez-vous ? </strong></div>
<br /> Chez moi !? Les derniers plats, les nouveaut&eacute;s. La carte ne change jamais compl&egrave;tement mais les plats peuvent &ecirc;tre modifier en fonction des produits et de la saison. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> On dit souvent de vous que vous &ecirc;tes un cuisinier moderne, on vous associe &agrave; la cuisine mol&eacute;culaire. Trouvez-vous que cela vous corresponde ? </strong></div>
<br /> Au jour d'aujourd'hui je ne crois pas. Moderne est un mot qui est donn&eacute; d&egrave;s que l'on voit une cuisine moderne. Mais la cuisine a toujours &eacute;t&eacute; mol&eacute;culaire. Quoi qu'il en soit, m&ecirc;me si El Bulli* a donn&eacute; certaine influence, je dirais que ma cuisine est contemporaine.<br /><br /> *Restaurant El Bulli, dirig&eacute; par le chef Ferran Adria, 3 &eacute;toiles dans le c&eacute;l&egrave;bre guide rouge. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Le visuel est de plus en plus important dans les assiettes, qu'en pensez-vous? </strong></div>
<br /> Il doit &ecirc;tre alli&eacute; au go&ucirc;t. Les go&ucirc;ts pertinents sont ma priorit&eacute;. Lorsque l'on cr&eacute;e un plat, on travaille les saveurs, les textures et ensuite l'esth&eacute;tisme. Le visuel vient apr&egrave;s, m&ecirc;me si j'attache beaucoup d'importance &agrave; ce que chaque plat ait son identit&eacute; propre. Je peux avoir envie de travailler une forme, une texture et apr&egrave;s tourner autour. Mais g&eacute;n&eacute;ralement, j'ai envie de travailler un produit, puis je suis cette progression. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Para&icirc;t-il que l'on oublie jamais son premier chef, est-ce votre cas ? </strong></div>
<br /> Oui et non. Ce qui est s&ucirc;r c'est que je n'oublie pas tous mes chefs importants : Pierre Gagnaire, R&eacute;gis Marcon, Paul Bocuse. Ce sont ces chefs qui m'ont vraiment marqu&eacute;s. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> On entend parfois parler de la fin de l'h&eacute;g&eacute;monie de la cuisine fran&ccedil;aise, la nouvelle cuisine serait &agrave; l'&eacute;tranger... Qu'en pensez-vous ?</strong></div>
<br /> C'est dr&ocirc;le que vous me parliez de cela car hier j'&eacute;tais &agrave; Paris pour les r&eacute;compenses de l'h&ocirc;tellerie au Pavillon Gabriel. Etait pr&eacute;sent le Directeur du Guide Michelin, qui est anglais, il nous a confi&eacute; que la cuisine fran&ccedil;aise ne s'est jamais aussi bien port&eacute;e et qu'elle n'a jamais &eacute;t&eacute; aussi identitaire. Je pense que cela r&eacute;pond &agrave; votre question ! (rires) <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Des projets &agrave; venir ? L'envie d'une troisi&egrave;me &eacute;toile ?</strong></div>
<br /> C'est encore t&ocirc;t pour parler de nouveaux projets. L'objectif c'&eacute;tait que le restaurant fonctionne, et r&eacute;cup&eacute;rer nos deux &eacute;toiles. Maintenant il faut p&eacute;renniser. On continue &agrave; travailler pour progresser et gommer ce que l'on estime &ecirc;tre encore des erreurs. On cherche &agrave; s'am&eacute;liorer dans ce sens et apr&egrave;s, peut-&ecirc;tre un jour, trois &eacute;toiles. Je ne le sais pas, ce n'est pas moi qui d&eacute;cide. Si un jour la 3&egrave;me &eacute;toile arrive, &eacute;videment que je la prendrai. La majorit&eacute; des deux &eacute;toiles sont dans ce cas l&agrave;, ils continuent &agrave; travailler pour progresser et si un jour l'opportunit&eacute; se pr&eacute;sente ce sera formidable. Il faut se donner les moyens, c'est beaucoup d'efforts, en permanence, du matin au soir vous devez quand m&ecirc;me &ecirc;tre dans cette perspective. Mais il ne faut pas vivre que pour cela et se rendre malade. <br /><br /><br />
<div class="h7"><strong> Le restaurant c'est aussi une belle histoire avec Nati. Une telle aventure seul est-elle envisageable ? </strong></div>
<br /> Oui c'est une histoire de confiance, on a confiance l'un en l'autre. On est compl&eacute;mentaire, je n'ai pas &agrave; m'occuper de toute la gestion administrative et elle n'a pas &agrave; s'occuper de la partie cr&eacute;ation, donc c'est bien. Je crois que sans l'un et l'autre on n'en serai jamais arriv&eacute; l&agrave;, donc bravo &agrave; ceux qui y arrive seul ! (rires)<br /><br /><br /> <em>Propos recueillis par Morgane Landr&eacute; pour Lyonresto - Mai 2015 </em><br /><br /> <strong>Le Neuvi&egrave;me Art</strong><br /> 173 rue Cuvier Lyon 6&egrave;me<br /> 04 72 74 12 74<br /> Ouvert midi et soir du Mardi au Samedi</div>
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