Mag N°288 decembre 2014


Est-ce le bon moment pour se mettre au régime ?

En prĂ©vision de fĂȘtes de NoĂ«l, vous envisagiez de manger « light » au mois de dĂ©cembre, voire de perdre 2 ou 3 kilos. Seulement voilĂ , depuis quelques jours, les invitations aux pots de fin d’annĂ©e ne cessent de fleurir dans votre agenda. Entre plaisir et raison, votre cœur balance !



Un des flĂ©aux qui accompagne notre alimentation est la culpabilitĂ© de se faire plaisir. L’approche des fĂȘtes met en exergue ce sentiment et l’on se persuade de la nĂ©cessitĂ© de se mettre au rĂ©gime.

Pourtant, tous les rĂ©gimes sont vouĂ©s Ă  lÂ’Ă©chec. Pire, ils nous font mĂȘme reprendre plus de poids (Rapport de l’ « Evaluation des risques liĂ©s aux pratiques alimentaires d’amaigrissement » de l’ANSES, agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, de novembre 2010).

Au cours des repas, notre cerveau veille Ă  ce que l’on apporte Ă  notre corps suffisamment dÂ’Ă©nergie, donc de calories, tout en ressentant du plaisir. Quand ces deux conditions sont rĂ©unies, le but est atteint : nous n’avons plus faim, nous sommes rassasiĂ©s. C’est la sĂ©crĂ©tion de dopamine, hormone du bonheur, sĂ©crĂ©tĂ©e pendant que nous mangeons, qui nous amĂšne Ă  satiĂ©tĂ©.


La mĂ©canique d’un rĂ©gime :

1. L’envie : Rien qu’à l’idĂ©e de manger un aliment qui nous plait, nous Ă©prouvons du plaisir et le cerveau se met Ă  libĂ©rer de la dopamine.

2. La frustration : vous refusez de succomber Ă  votre envie. Votre cerveau n’a pas sĂ©crĂ©tĂ© assez de dopamine. Par consĂ©quent, il pense que vous n’avez pas assez mangĂ© pour couvrir vos besoins Ă©nergĂ©tiques. Il va donc tout faire pour vous pousser Ă  manger.

3. Le stress : Pour calmer sa frustration, on est alors tentĂ© de s’autoriser une petite friandise mais on s’y refuse. Le niveau de privation devient insupportable pour notre cerveau.

4. La compulsion : On se jette sur la nourriture aprĂšs tous ces efforts de privation. Le cerveau, qui est en Ă©tat de manque, va nous orienter sur des aliments sucrĂ©s et/ou gras car ils vont nous procurer un maximum de plaisir, et donc une dose plus importante de dopamine. ProblĂšme : cette arrivĂ©e massive et soudaine de dopamine perturbe complĂštement notre organisme. La dopamine n’a plus qu’un effet rĂ©duit. Il faudra donc manger plus pour atteindre la satiĂ©tĂ©. La spirale infernale est en route !

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Les régimes conduisent donc à terme à une prise de poids, mais peuvent également avoir des conséquences notoires sur notre santé (variables selon le type de régime suivi et sa durée).

Vous l’aurez compris, la dimension du plaisir dans l’alimentation est primordiale et nous permet de limiter notre faim. DĂ©marrer un rĂ©gime Ă  la veille des fĂȘtes de fin d’annĂ©e dĂ©cuplerait le risque de craquage sur le fois gras ou la buche et entrainerait une catastrophe pondĂ©rale.

Profitez donc de ce mois de dĂ©cembre pour vous faire plaisir et oublier les tracas de l’annĂ©e !


Article rédigé par Aude Pebay