Mag N°321 novembre 2015


À table avec Thierry Frémaux !

Samedi 17 octobre 2015, 8h30 : les premiers cinéphiles foulent le pavé de la rue des Marronniers et poussent la porte du restaurant Chez Chabert et Fils. Ils sont venus nombreux pour déguster le mâchon du Festival Lumière en compagnie de l’incontournable Thierry Frémaux. Président de l’Institut Lumière, ainsi que de la sélection du Festival de Cannes, c’est à lui que l’on doit le festival et son défilé d’icônes du grand écran.

Ce lyonnais est donc un inconditionnel de cinéma mais également un bon vivant amoureux de gastronomie. Bien qu’il ait rarement le temps de les cuisiner lui-même, les lyonnaiseries sont ses petites madeleines de Proust. L’idée du mâchon, c’est la sienne et il en est fier. Dans la salle il met l’ambiance et encourage les plus timides : « Au travail on fait ce qu’on peut, à table on se force !». Le ton est donné et la matinée commence sous les meilleurs auspices.

Si le clap de fin du festival a sonné, Lyonresto a profité de l’occasion pour en apprendre un peu plus sur ce passionné qui met le 7ème art à l’honneur et fait rayonner la ville de Lyon.





Comment vous est venue l’idée d’organiser un mâchon lors du festival ?

En 2014, l’idée a été lancée de proposer un mâchon aux festivaliers ainsi qu’aux invités. Le mâchon et le festival portent les mêmes valeurs : convivialité, chaleur, partage, bonheur d’être ensemble. Le concept plaît et les gens sont contents, on a de bons retours.


Où emmenez-vous les stars au moment de passer à table ?

Le Passage est notre table fétiche, c’est d’ailleurs là que nous avons emmené Martin Scorsese. C’est un haut lieu de la gastronomie cinématographique. Depuis des décénnies, tout le milieu du cinéma se rend au Passage. Nous perpétuons cette tradition, nous sommes toujours très bien reçus. Nous avons aussi des tables « amis » comme Chez Chabert, La Table d’Yvonne ou encore Marguerite, mais on va un peu partout, on aime faire découvrir Lyon et sa gastronomie aux invités du festival.


Quelles sont vos ambitions avec la franchise « Cinéma National Populaire » ?

L’Institut Lumière a repris les CNP cet hiver. Celui de Bellecour a été inauguré pendant le festival et celui des Terreaux ouvrira en Janvier. L’objectif est de faire revivre des cinémas de quartiers qui allaient disparaître. Nous voulons sauver la diffusion de cinéma d’Art et d’Essai en centre-ville. Il ne faut pas laisser mourir le patrimoine historique et mythique des salles lyonnaises. Nous redonnons la possibilité aux habitants du centre d’assister à des séances de cinéma d’auteurs sans avoir à prendre la voiture ou les transports en commun pour se rendre en périphérie. La logique était la même pour le cinéma de La Fourmi. C’est une salle qui a plus de cent ans et qui contribue à la vie du quartier, nous voulions maintenir cette belle histoire.


Envisagez-vous d’ouvrir des points de restauration dans vos cinémas ?

Non, nous ne sommes pas restaurateurs. En revanche, une enseigne est à vendre en face de La Fourmi et l’on espère qu’un bel établissement voit le jour. Nous souhaiterions qu’un restaurateur qui partage nos valeurs s’installe et dynamise la rue.


Avez-vous des projets alliant cinéma et cuisine ?

Nous sommes ouverts à tout, surtout lorsqu’il s’agit de nourriture et de cinéma ! Aujourd’hui, on fait beaucoup de choses autour de la justice, du droit et du sport. Mais cuisine et 7ème art, c’est une bonne idée qu’il faut travailler.


Propos recueillis par Morgane Landré pour Lyonresto - Octobre 2015