Mag N°278 septembre 2014
Le Chamourai : premier salon de thé à chats lyonnais
Guillaume : Nous avons vécu un an au Japon, avec ma compagne, et c'est suite à cette expérience de l'autre côté de la planète que nous avons décidé de monter ce projet en France.
C'était en novembre 2012, donc ça nous a pris près de deux ans pour concrétiser cette envie. On a beaucoup réfléchi à la façon d'importer le concept dans la culture française, tout en l'améliorant. Au Japon, on paie à l'heure et une petite consommation est incluse – une canette, un chocolat chaud... – mais ce n'est pas dans un but de dégustation ; l'objectif est avant tout de passer du temps avec des chats, et pour cela, des blancs de poulet sont fournis pour pouvoir les attirer à soi. Ce n'est pas ce que l'on avait envie de faire : il n'y a pas besoin de forcer la rencontre, ils viennent d'eux-mêmes.
Le Chamourai se rapproche plus d'un salon de thé classique : on sert du thé, du café, du chocolat chaud, des boissons fraiches, des pâtisseries... et ce qui fait la différence, c'est la présence de nos sept chats, qui se promènent librement dans l'ensemble du salon parmi les clients.
Crédit photo : Le Chamourai
Et puis on a une grande structure en bois, aux casiers de rangement de différentes hauteurs, qui symbolise un village lointain avec ses petites maisons et ses immeubles. Ce meuble a été fait sur-mesure pour le Chamourai, parce qu'on avait envie que les chats puissent évoluer dedans, grâce à des trous qui relient les différentes parties, et puis les arbres à chats : pour y faire leurs griffes, ou pour grimper. Et dans les paniers, on a mis des jouets à disposition des clients qui souhaitent jouer avec les chats.
Lydie : Comme dans tout salon de thé, on aura du chaud et du froid. En boisson froide, ce sera du thé glacé maison, pas trop sucré pour bien conserver les saveurs du thé. On en proposera deux différents par jour, en les changeant régulièrement. Et on aura également plusieurs parfums de sirops, éventuellement du lait-fraise et du café frappé. Pour le moment, ce sera tout en ce qui concerne les boissons froides, mais on aimerait aussi rapidement ajouter à notre carte du bubble tea glacé.
Pour la carte des boissons chaudes, nous avons prévu une vingtaine de thé Betjeman & Barton au choix, et cinq cafés de différentes origines et intensités – Chine, Mexique, Kenya... à boire en expresso, ristretto, café au lait, cappucino. Le café est moulu à la commande, pour en conserver tous les arômes. Ce qui est très important pour nous, puisque l'on veut vraiment proposer des boissons de qualité, et pas seulement être un salon à chats, mais vraiment un salon de thé à part entière où, en plus, on rencontre des chats.
On aura également des chocolats chauds, qui proviendront d'une chocolatière de Montpellier ; elle est encore en train de s'installer, donc ça devrait arriver d'ici janvier. C'est une belle rencontre que nous avons fait, et nous avons eu envie de l'aider à se lancer. En attendant, on restera bien sûr sur du chocolat chaud de qualité, avec des palets que l'on fera fondre. Derrière le comptoir, on a plusieurs fioles dans lesquelles on a des échantillons de thé et des grains de café que les clients pourront sentir pour les aider dans leur choix.
Lydie : On se servira tous les matins chez deux artisans de Croix-Rousse : Rolancy, pâtissier meilleur ouvrier de France, qui nous fera principalement des tartes en fonction des saisons – aux fruits, pralines, chocolat – et le Moulin de Léa, boulanger, chez qui on se fournira en biscuiteries – cookies, brownies, sablés...
On veut également proposer un café gourmand, avec de petites mignardises comme des macarons de Rolancy, des langues de chat du Moulin de Léa... l'idée est de toujours proposer des nouveautés, d'avoir une carte en mouvement, en fonction des semaines et des saisons.
Lydie : Par la suite, on aimerait beaucoup avoir un pâtissier qui travaillerait des créations aux saveurs du Japon. Mais ce n'est pas pour tout de suite, il faut d'abord que le salon soit bien lancé.
Guillaume : On va cependant servir le thé comme au Japon, ou presque. En Europe, on a l'habitude de boire le thé très sucré, alors qu'au Japon, il est très amer. On a d'ailleurs mis quelques temps avant d'apprécier de le boire comme ça quand nous vivions là -bas. (rires)
Nous le servirons moins amer qu'au Japon, mais sans sucre. Il y aura toujours des sucriers à portée de main, cela permettra aux clients de faire à leur guise, aussi bien pour le thé glacé que chaud.
Lydie : C'est nous qui les avons adopté. Aujourd'hui, nous en avons quatre : Namba Siamoise Thaï, Jupi Bengal Snow, Chewie Maincoon et Harwen Chartreuse, la dernière arrivée.
Au départ, on avait prévu d'adopter trois chats de race, et d'en prendre quatre autres en refuge. Et puis récemment, Harwen nous a été offerte par son éleveur. Elle a deux ans, et elle a déjà eu deux portées qui ne sont pas très bien passées, donc il a décidé de lui faire arrêter l'élevage. Il devait la garder, parce que c'était vraiment le chat de la famille, qui aime se faire câliner et le contact avec les humains. Et puis il a entendu parler de notre projet, il nous a rencontré, et il a pensé que sa petite retraitée d'élevage se plairait bien ici puisqu'elle est vraiment sociable et qu'elle aime se faire dorloter.
Lydie : Jusqu'à la mise en place du salon, elles vivaient avec nous, mais aujourd'hui, leur maison est ici. Pour leur bien-être, on ne peut pas se permettre de les ramener avec nous, parce que les chats sont très attachés à leur lieu de vie, d'avantage qu'à leur maître d'ailleurs. Et comme chaque changement d'endroit est source de stress pour eux, on a décidé de complètement les laisser vivre ici.
Le temps de faire la transition, comme elles avaient l'habitude d'être avec nous, nous sommes restés dormir au salon. Forcément, ça nous fait un petit manque le soir, mais c'est mieux ainsi pour elles.
Guillaume : En mezzanine, derrière la partie ouverte au public, nous avons créé un espace réservé aux chats, auquel ils peuvent accéder par une chatière. C'est aménagé pour eux, avec leur nourriture, de l'eau, et des coussins pour qu'ils puissent venir se reposer quand ils n'ont plus envie de rester dans le salon avec les clients.
Guillaume : Oui, ce qui est important à noter, c'est que la rencontre avec un chat n'est pas obligatoire. Si un jour tous les chats ont envie de rester dans leur pièce, nous n'irons pas les chercher. Les chats font partie du salon de thé parce que nous sommes des passionnés de ces animaux, et nous voulons avant tout leur bien-être.
Lydie : De même que nous avons prévu un règlement pour que la rencontre avec les chats se passe pour le mieux. C'est encore en cours d'écriture, mais on va bien sûr demander aux gens de ne pas retenir les chats contre leur gré, de ne pas les nourrir, ou encore de se laver les mains avec un produit désinfectant.
Lydie : Oui, autant Guillaume que moi, nous avons toujours été entourés de chats dans notre enfance. D'ailleurs quand j'ai rencontré sa maman la première fois, il m'a prévenu en me disant que si ses chats m'aimaient, elle m'accepterait, sinon ça ne passerait pas. (rires)
Le Chamourai
8 rue Pailleron
69004 Lyon
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Article rédigé par Stéphanie Bourlion