Mag N°257 fevrier 2014


La gastronomie en Rhône Alpes avec Marc Béchet

Cette semaine, l'invité du mag de Lyonresto est Marc Béchet, directeur général de Rhône-Alpes tourisme et fin gourmet. L'occasion de discuter de tourisme culinaire en Rhône-Alpes, et de découvrir, ou redécouvrir, de belles adresses et des produits régionaux.



Si je vous dis « la gastronomie en Rhône Alpes », qu’est-ce que cela vous évoque ?

Tradition déjà. Histoire. Patrimoine, puisque la gastronomie est peut-être notre bien patrimonial le plus ancien en Rhône-Alpes. Cela remonte quasiment à l’ère Galo-romaine. Pour ne parler que des vins par exemple, tous ceux de la vallée du Rhône sont nés de la remontée des romains le long du Rhône et de la Saône.

Et puis, on peut aussi parler de la grande variété de produits de la région, qui naturellement, irrigue de grandes tables, mais aussi des bouchons, bistrots et brasseries.


Que faut-il absolument goûter lorsque l’on vient faire du tourisme culinaire en Rhône-Alpes ?


Je pense qu’il faut goûter un petit peu de tout. On pourrait citer trois choses :

- les vins, parce que l’on a une belle diversité viticole (du rouge, du blanc et du pétillant),
- les viandes avec notamment le fameux poulet de Bresse mais aussi le cochon de montagne, la viande d’alpage, le mouton des pré-Alpes… on est vraiment sur des viandes très accrochées à leur terroir,
- et puis le fromage. On a une vingtaine d’AOC avec des fromages mythiques comme le Beaufort, le Reblochon, le Picodon… ce sont des fromages exceptionnels qui ont chacun leur histoire. La plupart des savoir-faire datent de plusieurs siècles.

Il y a aussi des produits, que l’on retrouve un peu partout, mais qui donnent son caractère la région, comme la truffe et l’huile d’olives. La région Rhône-Alpes est d’ailleurs le premier producteur de truffe, devant le Périgord.

Et il y a également ces spécialités très locales comme le nougat de Montélimar, la rosette de Lyon… et puis le chocolat, qui s’est énormément planté à Lyon et en Rhône-Alpes avec Valrhona, Weiss… et puis de grands noms lyonnais : Bernachon, Sève, Richart…


La gastronomie est peut-être notre bien patrimonial le plus ancien en Rhône-Alpes.


Quelles visites conseillerez-vous aux gourmands ?

Il y a une belle visite à faire à Corbas, c’est le Marché de Gros. On donne rendez-vous à 7h du matin, et on fait le tour des producteurs tel un professionnel de l’alimentation, avec au bout un mâcon lyonnais à déguster.

On peut aussi faire les distilleries du domaine d’Eyguebelle, dans la Drôme, où sont produits les sirops que l’on connait tous, mais aussi des liqueurs.

Il y a également la chocolaterie de Marlieu, dans l'Isère à Chimilin, qui est ouverte au public et puis la Maison de la Praline dans la Loire, à Saint Denis de Cabanne.


Quel type de cuisine a votre préférence ?

Ce que j’aime, c’est découvrir et profiter de la cuisine du lieu où je me trouve. En Savoie, je vais plutôt m’orienter vers des spécialités savoyardes, à Lyon vers une cuisine lyonnaise… J’aime être en lien avec le terroir. Je ne vais jamais faire une fondue ou une raclette ici, à Lyon, mais en quand je suis en Haute-Savoie, ce sera un vrai bonheur d’en manger. Et les restaurateurs jouent le jeu aussi, de plus en plus, avec des produits locaux, dans les assiettes mais aussi dans les verres avec parfois de petits producteurs peu connus, mais locaux. Pour donner un ordre d’idée, 80% des vins de Savoie sont consommés en situation touristique.

Et puis aussi, de temps en temps, une grande table, ça j’adore.


J'aime être en lien avec le terroir et découvrir la cuisine du lieu où je me trouve.


Et en terme de cuisine du monde ?

J’ai vécu une partie de ma jeunesse au Maroc, donc je reste marqué par la grande cuisine de ce pays, avec principalement les tajines et les gâteaux au miel. C’est mon petit péché mignon.

Et puis j’adore la cuisine Thaïlandaise. C’est vraiment une très belle cuisine. La plupart du temps, ce sont des saveurs ramenées de voyages ou d’un morceau de vie. C’est sur place que l’on découvre la véritable cuisine d’un pays, pas quand on l’importe en France. Ce n’est pas tout à fait la même chose.


Vos restaurants préférés ?

À Lyon, j’aime bien aller un peu partout, pour découvrir de nouvelles adresses. J’apprécie beaucoup La Mère Brazier et la cuisine de Mathieu Viannay où il faut absolument goûter la poularde demi deuil ; chez Daniel et Denise, le pâté en croûte est exceptionnel ; et puis je vais chez Le Morgon pour le plat de tête de veau.


Vos adresses pour acheter de bons produits à Lyon ?

Sans hésiter, les Halles de Paul Bocuse. Mais aussi les marchés. Je vais beaucoup au marché Saint Antoine, celui de la Tête d’Or et sur le quai Augagneur. J’ai commencé à aller au marché Saint Antoine en 1989, et 25 ans plus tard, je retrouve les mêmes producteurs. C’est un point de rencontre génial ; un vrai trésor à conserver et à protéger.



Article rédigé par Stéphanie Bourlion