Mag N°298 mars 2015


La Mama S&I, premier restaurant de cuisine roumaine de Lyon

Le long du RhÎne, cours Herbouville, un restaurant de spécialités roumaines a ouvert ses portes, le jeudi 26 mars dernier. Une aventure portée par Stéphane Chouquet et Iulian Nechita, deux passionnés de gastronomie désireux de faire découvrir la culture roumaine.




Comment est né ce restaurant de cuisine roumaine, La Mama S&I, projet unique en région lyonnaise ?

StĂ©phane : J’avais envie d’ouvrir un restaurant et j’ai justement rencontrĂ© Iulian Ă  ce moment-lĂ  ; il travaillait sur les travaux du local que nous avons choisi pour La Mama S&I. Nous avons beaucoup Ă©changĂ© sur sa culture, puisqu’il est roumain mĂȘme s’il vit en France depuis dĂ©jĂ  6 ans, et c’est ainsi qu’il m’a fait dĂ©couvrir la gastronomie de son pays natal.

En discutant, nous en sommes venus au constat qu’il n’y avait pas de restaurant de spĂ©cialitĂ©s roumaines Ă  Lyon. Iulian m’a dit qu’il en existait un Ă  Paris, aux Champs ElysĂ©es. On a pensĂ© « s’il marche Ă  Paris, pourquoi pas Ă  Lyon ? ».


Qui se trouve aux fourneaux du restaurant et que va-t-il nous mijoter de bon ?

StĂ©phane : Nous avons choisi un chef d’origine roumaine, Mihai Ciprian Rezmives, qui a aussi une expĂ©rience dans la cuisine traditionnelle française, mĂȘme si ici, nous avons pour ambition de proposer une carte Ă  99% de cuisine roumaine.

Nous travaillons avec des fournisseurs locaux pour tout ce qui est lĂ©gumes, aromates… et, en revanche, pour la charcuterie et la viande, nous l’importons directement de Roumanie. Elle est prĂ©parĂ©e diffĂ©remment de ce que l’on trouve ici. La tradition, c’est de fumer la charcuterie, mais sans l’assĂ©cher ; le produit reste trĂšs tendre. On importera mĂȘme, sous peu, la moutarde de Roumanie, parce qu’elle a un goĂ»t trĂšs diffĂ©rent de celle de Dijon. Et le chef en a besoin pour nous faire retrouver les mĂȘmes saveurs que celles de son pays.


Pouvez-vous nous parler des traditions culinaires roumaines ?

Iulian : La viande est vraiment un Ă©lĂ©ment central de la cuisine roumaine, notamment le porc. Tuer le cochon est une vĂ©ritable tradition chez nous. On le fume en famille en disposant la viande dans une cabane que l’on va enfumer avec un feu de bois. On le laisse ainsi 3-4 jours afin qu’elle s’imprĂšgne bien de l’odeur, et donne ensuite le bon goĂ»t fumĂ© que l’on retrouvera en bouche lors de la dĂ©gustation.

La Roumanie a conservĂ© ses racines et ses traditions, similaires Ă  celles que l’on pouvait encore avoir il y a 30-40 ans en France. Les soupes et bouillons de viande font partie intĂ©grante de la gastronomie roumaine et du quotidien culinaire d’une famille par exemple.

Les feuilles de vigne, tout comme la polenta, font partie des prĂ©parations typiques de mon pays. La polenta, on la mange avec du fromage, de l’oeuf, de la sauce et tomate, et toujours de la viande de porc.

En dessert, on proposera notamment du papanache, trĂšs typique de Roumanie. C’est une prĂ©paration avec du fromage, de l’oeuf, de la farine et des zestes de citron.


Vous exposez actuellement une artiste roumaine… vous avez envie de faire dĂ©couvrir la culture roumaine, en dehors de sa gastronomie ?

StĂ©phane : Au-delĂ  de la dĂ©couverte culinaire des spĂ©cialitĂ©s roumaines, nous avons effectivement une vĂ©ritable volontĂ© de faire connaĂźtre la culture roumaine, trĂšs mĂ©connue en France. Nous aurons rĂ©guliĂšrement des expositions d’artistes roumains. En ce moment, nous exposons les tableaux-photos de Luiza Boldeana qui a notamment reçu le 3Ăšme prix au concours Sony Award Photography. On va essayer de crĂ©er une Ă©mulation autour de la culture roumaine, que ce soit dans le secteur de l’artisanat, de la culture ou du tourisme. On pourra aussi bien faire venir un Ă©crivain qui parlera de son livre qu’un groupe de musique… l’idĂ©e est vraiment de faire dĂ©couvrir la culture roumaine.


Des événements à venir ?

Iulian : Oui, le 12 avril prochain, nous proposerons un menu de PĂąques. En Roumanie, les gens sont majoritairement orthodoxe. C’est donc le dimanche 12 avril, cette annĂ©e - et non le 5 comme pour les PĂąques catholiques - que l’on cĂ©lĂšbrera les PĂąques, qui sont l’occasion de faire une belle fĂȘte de quatre jours. À cette occasion, on mange bien sĂ»r de l’agneau, et on fait une Ă©norme brioche en dessert.


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La Mama S&I
33 cours d'Herbouville
69004 Lyon

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Article rédigé par Stéphanie Bourlion