Mag N°298 mars 2015
La Mama S&I, premier restaurant de cuisine roumaine de Lyon
StĂ©phane : JÂavais envie dÂouvrir un restaurant et jÂai justement rencontrĂ© Iulian Ă ce moment-lĂ ; il travaillait sur les travaux du local que nous avons choisi pour La Mama S&I. Nous avons beaucoup Ă©changĂ© sur sa culture, puisquÂil est roumain mĂȘme sÂil vit en France depuis dĂ©jĂ 6 ans, et cÂest ainsi quÂil mÂa fait dĂ©couvrir la gastronomie de son pays natal.
En discutant, nous en sommes venus au constat quÂil nÂy avait pas de restaurant de spĂ©cialitĂ©s roumaines Ă Lyon. Iulian mÂa dit quÂil en existait un Ă Paris, aux Champs ElysĂ©es. On a pensĂ© « sÂil marche Ă Paris, pourquoi pas Ă Lyon ? ».
StĂ©phane : Nous avons choisi un chef dÂorigine roumaine, Mihai Ciprian Rezmives, qui a aussi une expĂ©rience dans la cuisine traditionnelle française, mĂȘme si ici, nous avons pour ambition de proposer une carte Ă 99% de cuisine roumaine.
Nous travaillons avec des fournisseurs locaux pour tout ce qui est lĂ©gumes, aromates et, en revanche, pour la charcuterie et la viande, nous lÂimportons directement de Roumanie. Elle est prĂ©parĂ©e diffĂ©remment de ce que lÂon trouve ici. La tradition, cÂest de fumer la charcuterie, mais sans lÂassĂ©cher ; le produit reste trĂšs tendre. On importera mĂȘme, sous peu, la moutarde de Roumanie, parce quÂelle a un goĂ»t trĂšs diffĂ©rent de celle de Dijon. Et le chef en a besoin pour nous faire retrouver les mĂȘmes saveurs que celles de son pays.
Iulian : La viande est vraiment un Ă©lĂ©ment central de la cuisine roumaine, notamment le porc. Tuer le cochon est une vĂ©ritable tradition chez nous. On le fume en famille en disposant la viande dans une cabane que lÂon va enfumer avec un feu de bois. On le laisse ainsi 3-4 jours afin quÂelle sÂimprĂšgne bien de lÂodeur, et donne ensuite le bon goĂ»t fumĂ© que lÂon retrouvera en bouche lors de la dĂ©gustation.
La Roumanie a conservĂ© ses racines et ses traditions, similaires Ă celles que lÂon pouvait encore avoir il y a 30-40 ans en France. Les soupes et bouillons de viande font partie intĂ©grante de la gastronomie roumaine et du quotidien culinaire dÂune famille par exemple.
Les feuilles de vigne, tout comme la polenta, font partie des prĂ©parations typiques de mon pays. La polenta, on la mange avec du fromage, de lÂoeuf, de la sauce et tomate, et toujours de la viande de porc.
En dessert, on proposera notamment du papanache, trĂšs typique de Roumanie. CÂest une prĂ©paration avec du fromage, de lÂoeuf, de la farine et des zestes de citron.
StĂ©phane : Au-delĂ de la dĂ©couverte culinaire des spĂ©cialitĂ©s roumaines, nous avons effectivement une vĂ©ritable volontĂ© de faire connaĂźtre la culture roumaine, trĂšs mĂ©connue en France. Nous aurons rĂ©guliĂšrement des expositions dÂartistes roumains. En ce moment, nous exposons les tableaux-photos de Luiza Boldeana qui a notamment reçu le 3Ăšme prix au concours Sony Award Photography. On va essayer de crĂ©er une Ă©mulation autour de la culture roumaine, que ce soit dans le secteur de lÂartisanat, de la culture ou du tourisme. On pourra aussi bien faire venir un Ă©crivain qui parlera de son livre quÂun groupe de musique lÂidĂ©e est vraiment de faire dĂ©couvrir la culture roumaine.
Iulian : Oui, le 12 avril prochain, nous proposerons un menu de PĂąques. En Roumanie, les gens sont majoritairement orthodoxe. CÂest donc le dimanche 12 avril, cette annĂ©e - et non le 5 comme pour les PĂąques catholiques - que lÂon cĂ©lĂšbrera les PĂąques, qui sont lÂoccasion de faire une belle fĂȘte de quatre jours. Ă cette occasion, on mange bien sĂ»r de lÂagneau, et on fait une Ă©norme brioche en dessert.
* * *
La Mama S&I
33 cours d'Herbouville
69004 Lyon
* * *
Article rédigé par Stéphanie Bourlion